Et si je vous disais qu’il est possible de marquer les esprits ET les algorithmes grâce à des textes remplis de personnalité ET optimisés pour le SEO ? Pour vous le prouver, j’ai rencontré Emma Nübel, acribologue du web. Avec elle, nous plongerons dans les profondeurs de la création de contenu optimisé pour le SEO. On verra qu’il ne s’agit pas de dérouler une formule rigide et fade, mais plutôt d’orchestrer un savant équilibre entre technique et expression personnelle. Avec ses précieux conseils, Emma nous guide pour insuffler de la personnalité dans nos textes, tout en respectant les impératifs du SEO pour un référencement naturel on point !
Commençons par les bases : comment tu définirais le SEO à quelqu’un qui n’est pas familier avec le concept ?
C’est la question qu’on me pose tout le temps en repas de famille ! Je réponds que le SEO, ce sont des techniques de rédaction qui permettent d’arriver sur les premières pages de Google ou autre moteur de recherche.
Pour une stratégie SEO efficace, aujourd’hui, qu’est-ce que tu conseilles ?
C’est quelque chose que j’essaie d’appliquer sur mon propre blog et je pense que mon blog va être un peu un crash test cette année, surtout vis-à-vis de l’intelligence artificielle. Mais pour moi, une bonne stratégie, ça dépend vraiment du secteur et tu ne peux pas l’appliquer à tout. Mais on va dire pour des business en ligne ou des freelance comme nous, une bonne stratégie SE, c’est quand on ne fait pas que du SEO. Dans ma dernière newsletter, je parlais du blog média. Pour moi, c’est ça l’avenir des gens qui veulent se démarquer de l’intelligence artificielle et qui veulent montrer leur expertise. Pour que les gens se réfèrent à ces personnes en tant qu’experte, il va falloir créer des articles qui sont purement fait pour le SEO, mais aussi rédiger des articles beaucoup plus profonds, sur des questions qui n’ont pas un objectif de SEO où il faut se positionner sur un mot-clé précis, etc. On veut sentir que c’est écrit par un humain, grâce à du contenu plus éditorialisé, pour donner aux gens l’envie de revenir sur le site.
Oui, on va vouloir compter sur la fameuse personnalité dont tu parles beaucoup. Pour toi, quel rôle ça joue la personnalité de la marque ou de l’entrepreneur dans la rédaction SEO ? Ça apporte quoi de différent ?
Tu m’aurais posé cette question il y a un an quand il n’y avait pas l’intelligence artificielle, ma réponse aurait été peut être moins tranchée. Mais pour moi, aujourd’hui, c’est essentiel d’avoir une personnalité de marque encore plus forte, encore plus quand on est solopreneur. Parce qu’il y a tellement de gens sur le marché et tellement de réponses accessibles à tous, que si tu n’apportes pas le petit truc qui fait la différence, qu’on aime lire, avec un contenu qui fait réfléchir ou rire… Finalement, je tape la question dans le ChatGPT et j’ai ma réponse.
Comment tu aides tes clients à définir leur personnalité de marque ?
Grâce à un travail qui se fait en amont. Parfois, j’accompagne la clientèle pour faire une charte rédactionnelle complète (mais c’est de plus en plus rare). Soit, on en discute forcément quand je fais un appel stratégique avant la stratégie SEO. Mais je les aide en posant certaines questions. Par exemple, l’image qu’ils veulent renvoyer et pourquoi, je cherche à connaître les choses qu’ils aiment et que leur cible aime aussi parce qu’on n’écrit pas pour soi, mais pour les gens qui vont nous lire. Des petits mots qu’ils adorent, des petits mots qu’ils détestent, les émotions à faire passer, etc.
Pour quelqu’un qui voudrait se lancer et faire son SEO lui même : quelle astuce tu pourrais lui donner pour l’aider à développer son champ sémantique ?
Regardez ce que fait la concurrence et voir les mots qui sont employés, voir les mots qui sont employés par sa cible, voir si ça coïncide par exemple avec les premiers résultats de recherche dans Google. Si on se rend compte que la cible n’utilise pas du tout ces termes là. En fait, ça ne sert à rien de viser ces mots clés par exemple. Mais il faut aussi se faire confiance. Pas besoin d’être un expert technique SEO pour savoir de quoi vous allez parler. Par exemple, si t’es naturopathe spécialisé·e dans le stress, et bien tu vas instinctivement savoir quelles sont les problématiques qui poussent ta clientèle à venir te voir. Peut-être qu’elle dort mal, peut-être que c’est l’anxiété généralisée, etc. Et en fait, ça ce sont des thématiques phares qui permettent d’écrire déjà des premiers contenus sans avoir des outils SEO hyper complexes. Mais une fois qu’on a nos piliers d’expertise, je conseille de regarder un petit peu ce qui se fait ailleurs, ce qui arrive dans les premiers résultats de recherche… Et ensuite se dire qu’il faut faire mieux ou différent, ou apporter un autre point de vue.
C’est quoi le juste dosage des ingrédients, entre ce qu’il faut d’optimisation pour les moteurs de recherche, et en même temps, ce qu’il faut apporter pour avoir ce petit plus authentique et cette personnalité dans un texte ?
Il faut quand même que le SEO-on page soit nickel. Donc tout ce qui est balisage, métadonnées, structure de l’article, il faut que ça soit optimisé au maximum. Il faut qu’il y ait un mot-clé visé par page. Ce sont les bases du SEO auxquelles je ne déroge jamais. Et ensuite, côté personnalité, ça va venir par des métaphores, des comparaisons, des apostrophes, certaines tournures de phrases bien rythmées, des jeux de mots ou des références culturelles un peu universelles, etc. Mais toute la structure avec les titres H1, H2… Je ne m’en éloigne pas trop. C’est pas là où je mets de la personnalité. La personnalité, elle sera sur le fond du propos et en un peu comme un vernis fun et original.
Est-ce que tu vois des erreurs courantes chez les entrepreneurs qui font leur SEO eux-mêmes ?
Ne pas avoir de site indexé. Parce que, souvent, les gens pensent qu’il suffit de créer un site et de publier du contenu pour être indexé, alors que non. Il peut y avoir plein de paramètres et de problématiques qui font que Google n’indexera pas ton site. Et c’est bête, parce que ça veut dire que tu crées du contenu littéralement dans le vent.
Ensuite, ce que je disais par rapport à la structure des pages. Beaucoup de personnes qui font leur site elles-mêmes, utilisent le balisage H1, H2… comme une mise en page pour mettre des choses en gras, pour mettre en plus petit, etc. Alors que non, les titres Hn sont là pour guider les robots dans votre texte dans une suite logique.
Et enfin, tout ce qui est duplication de méta description par exemple, ou duplication de contenu tout court, ça c’est quelque chose que je vois souvent. Les gens, qui par exemple sur la page de services, vont copier la méta description pour la mettre sur une autre page services alors que ce n’est pas le même service, c’est pénalisant.
Comment tu mesures l’impact de ton travail sur l’engagement des lecteurs ?
C’est une bonne question. Déjà, il y a une question de visites. Il y a des metriques toutes bêtes. Regarder combien tu as de visites, combien d’impressions et de clics, etc. Et des choses un peu moins mesurables. Ça va être les gens qui contactent la marque en disant qu’ils se reconnaissent ou se sentaient proches. Les retours de l’audience sont parfois plus importants pour voir si on te comprend vraiment. Et pour voir si tu es positionné·e comme une expert·e, regarder si il y a beaucoup de partage de l’article aussi.
Est-ce que tu as un projet SEO dont tu es particulièrement fière ?
Je pense que je resterai toujours fière du premier article que j’ai rédigé pour mon premier client en 2020. Il est encore sur la première page des résultats de recherche sur Google. Et pendant un an ou deux ans, ils étaient en première position devant Wikipédia. C’est ça la puissance du SEO. Quand tu veux te lancer sur quelque chose de long terme, ça peut vraiment t’apporter des résultats chouettes.
Et est-ce que tu penses qu’il y a des choses particulières dans cet article que tu as faites ? Et que tu pourrais reprendre et appliquer pour d’autres articles ?
Je dirais mon style plutôt journalistique qui s’écartait des articles de la concurrence qui restaient très “scolaires” avec définition, etc. J’ai eu une approche différente pour creuser le sujet de façon approfondie. Je pense qu’il y avait des informations que tu ne pouvais pas forcément trouver sur les autres sites, et c’est ça qui a fait une différence. Les internautes restaient sur le site pour lire longtemps, donc il y avait un bon taux de rétention, ce qui a joué sur le positionnement. Mais oui, avoir une plume plus journalistique et éditorialisée, ça a fait une différence par rapport à Wikipédia où c’est purement informationnel.
Est-ce que tu recommanderais à quelqu’un qui veut se lancer sur une approche média ? Comment trouver ces rubriques, le ton pour se différencier… Comment tu creuserais le sujet ?
Le blog média ne correspond pas à toutes les entreprises. Mais pour moi, c’est quand tu veux adopter une position un peu d’influence et d’autorité… C’est quand tu aimes réfléchir sur certaines questions de ton secteur, là je considère le blog média comme un lieu de réflexion avec des contenus longs et sourcés. C’est pas juste un article du style “Cinq conseils pour écrire un article de blog plus rapidement”. C’est difficile à définir, l’objectif final n’est pas le même entre un blog full SEO et un blog média. Mais pour moi, c’est la combinaison des deux qui fonctionnera aujourd’hui. Il faut que tu aies des articles qu’on ne voit pas ailleurs. En fait, c’est ça la difficulté, c’est qu’il faut que ce soit par sa tonalité, par son angle de réflexion et par la profondeur aussi de tes réflexions. Les articles seront longs à rédiger. Pour moi, un blog média, c’est quelque chose qui se construit vraiment sur le long terme, où tu as une réflexion qui change, où tu vas à l’opposé des préjugés dans ton domaine par exemple. C’est sa position qu’il faut bien définir dès le début.
Mais ça ne correspond pas à tout le monde, comme par exemple à une boutique en ligne qui a une partie blog. Ça va vraiment dépendre de ce que vous voulez incarner.
Comment tu vois l’évolution du SEO vis-à-vis du développement des IA et de SGE ?
En fait, c’est compliqué parce que la SGE n’est pas encore en France, donc si ça se trouve, je vais être complètement à côté de la plaque. Mais pour moi, j’ai l’impression qu’il y a deux courants qui se dégagent. Il y a ceux qui disent “trop bien l’IA, tu peux créer 250 000 contenus par mois, pour bouffer tous les mots clés de tes concurrents”. Et puis il y a ceux qui, comme moi, vont à l’opposé et qui vont se dire “bon ok, l’IA crée des contenus qui se ressemblent tout le temps. L’objectif, c’est de créer du contenu long, plus humain, qui va plus loin que de simples conseils et pousse à la réflexion.”
Sachant que Google va prendre des bribes de contenu pour créer sa propre réponse. Je pense que ce qui va donner aux gens l’envie de cliquer sur ton site à toi, c’est si vraiment tu interpelles, tu partages ton expérience, etc. Par exemple, tu vois entre un article intitulé “Lancer son blog en 2024” et un autre intitulé “Ce que je ferais différemment si je devais relancer mon blog en 2024” : l’intérêt ne va pas être le même. Et pour moi ça va vraiment jouer. Comment tu vas écrire tes titres, ce que tu vas mettre à l’intérieur, comment tu vas capter l’attention dès le début ? Puis, il ne faudra pas écrire des articles de blog qui ressemblent aux trois premiers résultats de recherche. Pour faire la différence, il faudra humaniser son contenu au maximum, partager qui l’on est, pourquoi on tient telle position, quel est notre point de vue, etc.
Quelles astuces tu pourrais donner pour cultiver une écriture à la fois personnelle et créative ?
La lecture, mais pas forcément de la lecture d’entrepreneuriat ou d’essai. Plutôt des romans ou même de la poésie. L’idée c’est de voir que les mots, c’est comme de la matière que tu peux sculpter. C’est en regardant un petit peu ce qui se fait ailleurs, en se laissant inspirer et tout, que tu vas avoir envie d’écrire. Et aussi pour avoir une écriture plus créative, tenir un journal, ça peut aider. Même faire des exercices d’écriture, avoir des contraintes de temps ou des contraintes de mots à placer ou des thématiques, finalement ça libère énormément la créativité parce que t’es obligé de trouver une “solution”. Plus on écrit et plus on a de facilité à écrire, ça c’est certain.
Un dernier mot ?
Le plus important pour mettre de sa personnalité dans ses écrits, c’est d’oser faire différemment. En fait, dans le secteur du marketing et de la communication, j’ai l’impression qu’on n’ose pas faire les choses différemment parce qu’on a peur de ne pas vendre. Il y a une pression financière derrière qui est quand même conséquente et du coup on se dit qu’il faut rester corporate. Alors oui, c’est vrai, il faut montrer son expertise, mais vous n’êtes pas obligé·e de faire comme le voisin. J’ai remarqué que ce qui fonctionne le mieux, c’est vraiment quand il y a un petit truc personnel en plus, du storytelling. Et en osant faire différemment, différents formats, différentes thématiques, des blagues, différents concepts aussi. Je sais que sur les réseaux sociaux, on a l’impression que tout est homogène, mais pour se distinguer, faut sortir des contenus lissés.
Et qu’est-ce que tu dirais à quelqu’un qui pense ne pas avoir de personnalité ?
Tout le monde a une personnalité en fait. Mais ce que j’entends plutôt, c’est “j’ai pas une personnalité forte, j’ai pas une personnalité extravagante”. Alors qu’en réalité, tu peux jouer de ta réserve ou de ta timidité même dans tes contenus, en écrivant d’une manière hyper chirurgicale, au lieu de faire des blagues par exemple. Oui, il y a des gens qui crient plus fort, mais toi aussi, tu peux avoir des idées fortes et les délivrer à ta façon.
Superbe conclusion ! Merci Emma pour ce précieux partage d’expérience.
Rédiger des textes qui résonnent sincèrement avec votre audience tout en grimpant les échelons des moteurs de recherche, c’est donc possible. Emma nous l’a prouvé. Alors, à vos claviers !
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