Comment faire son site Internet et travailler avec un webdéveloppeur ?

Réaliser son site Internet : comment et avec qui ?
Par Anne-Constance
Rencontre avec Elsa, développeuse web

Vous avez le projet de réaliser votre site Internet et vous ne savez pas par où commencer, ni avec qui travailler ?

Pour répondre à cette vaste question, j’ai rencontré Elsa (Le Colibri du web), développeuse web spécialisée WordPress, et fièrement engagée pour rendre le monde plus clean à son échelle.

Ensemble, nous déroulons les étapes nécessaires à la conception d’un site web. Elle nous parlera de sa façon de collaborer avec ses client·es pour mener à bien ce type de projets.

Petit disclaimer avant de commencer :

Pour réussir votre site web, vous pouvez faire appel à un trio gagnant.

 🛠  Le/la développeur·se web (comme Elsa) : iel bricole dans le code pour construire le squelette de votre site, utilise des langages de programmation obscures pour donner vie à des fonctionnalités uniques, s’assure que tout est safe, bref, c’est la casquette technique.

 💄 Le/la graphiste : couleurs, typos, éléments icono… ça s’approprie (ou crée) votre identité de marque pour habiller le site, propose des maquettes de mise en page avant toutes déclinaisons, bref, c’est là que le glow up se fait.

 🖋 Le/la rédacteur·ice SEO (coucou c’est moi) : ça propose l’arborescence, ça pense aux mots justes et surtout aux mots-clés, ça veille aux optimisations nécessaires à un bon référencement pour que l’univers textuel soit aussi canon et efficace que l’univers visuel.

Ensemble, ces trois métiers orchestrent une expérience utilisateur à votre image, fluide, rapide et qui convertit. 🌟

Mais revenons à nos moutons !

C’est quoi la première étape pour travailler avec toi sur un site Internet ?

Faire un premier rendez-vous en visio ! C’est vraiment pour prendre la température, voir où ils en sont, quels sont les besoins ? Est-ce qu’ils ont déjà un site ou non ? À quelle étape ils en sont dans leur démarche entrepreneuriale ? Parce que je ne recommande absolument pas de passer par un site sur mesure quand on démarre son activité. Donc, ça me permet de savoir est-ce que la personne a vraiment besoin d’un site sur mesure et est-ce que je suis la bonne personne pour les accompagner ? Donc, je leur demande de se présenter, de me parler de leurs activités, de leurs besoins, de leurs objectifs avec un site, pourquoi ils ont besoin d’un site aujourd’hui ? À qui s’adresse le site ? Et quel est le niveau d’aisance de la personne pour, ensuite, faire des choix plutôt techniques ? Mais à ce stade-là, c’est vraiment faire connaissance et voir si ça peut fonctionner entre nous. Je vais cerner la personne, le projet, où est-ce que ça va aller ? Si je peux répondre à toutes les exigences techniques ou pas, etc. Et parfois, il y a besoin d’un deuxième entretien, où j’invite une de mes graphistes partenaires à parler de la partie d’identité visuelle et maquette graphique du site. Ça permet de refaire un focus un peu sur le projet dans sa totalité.

Du coup, ensuite, comment tu découpes ton travail avec eux ? C’est quoi les premières étapes ?

Ça va dépendre des clients. Il y en a qui ont déjà acheté l’hébergement, le nom de domaine, qui ont déjà réfléchi à la structure et il y en a d’autres qui ont vraiment besoin d’être accompagnés de A à Z. Et je me suis aperçue aussi récemment que la partie référencement naturel du site, c’était quelque chose qui était très abstrait pour eux et souvent, ils se disaient « Je vais faire le site et je m’occuperai du référencement plus tard. » Donc maintenant, j’en parle dès l’appel découverte parce que les gens pensent « Je vais avoir un site et ça va suffire à me rendre visible. » Alors que non, c’est le moment où il faut faire appel à des rédacteur·ices web.

Et donc une fois que tous les besoins sont clairs, je récapitule l’ensemble des éléments dans un cahier des charges accessible par la ou la client·e, qui peut aussi intervenir dessus. On y déroule la stratégie du projet, qui fait quoi et pour quoi. Je crée ensuite un espace sur Asana pour leur montrer tout le déroulé du projet. Et donc ça va de la partie administrative à la partie pré-développement du site Internet. C’est là que je leur mets de quoi j’ai besoin.

Globalement, si j’ai bien compris : vous définissez avec le client le cahier des charges, les fonctionnalités dont le client a besoin sur son site web, l’architecture globale du site, avec ou sans rédactrice web (snif) pour la partie référencement… Et après, les graphistes interviennent pour la partie design, proposer des maquettes de page, à valider avant que tu ne passes au développement technique. C’est ça ?

Oui. globalement c’est ça, même si, avec les graphistes, on échange tout de suite et en continu. Tu parles des fonctionnalités attendues, ce sont les graphistes qui vont les mettre en forme donc il faut qu’on se parle. Il y a toujours un temps entre nous avant de présenter les maquettes aux clients pour voir, par exemple, est-ce que cette fonctionnalité est réalisable techniquement ? Est-ce que ça ne va pas être trop gourmand en ressources ? Oui, non, et est-ce que c’est toujours conforme à ma démarche écoresponsable ? Ou alors, va-t’il falloir que je cherche comment le rendre le plus léger possible ?

Tu as des exemples de fonctionnalités un peu particulières ?

Ça peut être, par exemple, en front, un calendrier d’événements à afficher sur le site pour les internautes. Pour un site e-commerce, ça peut être un système de filtres ou ça peut être, afficher des produits recommandés sur une fiche produit.

Mais ça peut aussi être en backoffice, trouver le système qui facilitera la saisie des informations par le client, qu’il ait juste à taper son texte, et hop la mise en forme se fait toute seule sur le site… Ou alors qu’il puisse dupliquer simplement une fiche pour aller plus vite.

J’ai toujours besoin de trouver LE truc qui correspond aux besoins du client, à sa manière de fonctionner, à son aisance avec les nouvelles technologies, et aussi que ce ne soit pas une usine à gaz.

C’est génial que tu t’adaptes vraiment aux besoins du client qui, même dans sa démarche pour alimenter son site internet, pour lui simplifier les choses, il peut te dire “Moi, je ne veux pas me prendre à la tête en chargeant 36 000 photos. Je veux une mise en page sympa.” Toi, tu mets en place les choses pour qu’il ait juste à saisir ses infos et que ça se transforme de façon automatique sur le site.

Oui, parce que l’idée, quand on prend un site sur mesure, c’est de ne pas de se dire “Je vais devoir passer une journée pour mettre une galerie photo.” Certains clients ont envie de mettre un peu la main à la pâte. D’autres sont terrifiés à l’idée de toucher au site. Iel a juste besoin de mettre le titre, les infos, les photos et c’est tout. C’est mon challenge de m’adapter à elleux pour qu’iels ne perdent pas de temps dessus.

Ok maintenant, imaginons, la personne, elle n’a rien du tout, pas de nom de domaine, pas d’hébergeur. Tu peux expliquer toute cette partie ?

Je dirais que le nom domaine, c’est l’équivalent de l’adresse postale d’un site sur Internet. Donc, c’est une adresse unique pour trouver un site et c’est une adresse qui parle à des humains. Parce que sinon, c’est des adresses IP et c’est une série de chiffres.

Les hébergeurs, ce sont des entrepôts qui disposent d’énormes disques durs qui sont reliés entre eux. C’est un espace de stockage physique. C’est comme les disques durs qu’on a à la maison, sauf que là, ils sont énormes. Et on va déposer les fichiers de notre site dessus. C’est un espace de stockage qu’on utilise pour héberger, d’où le nom “hébergement”, pour stocker tous les fichiers d’un site.

D’accord. Et les fichiers d’un site, c’est quoi exactement ?

Ce sont différents fichiers qui contiennent du code et composent le site Internet. Et donc là, il y a plusieurs langages mélangés. Par exemple, sur un site WordPress, on va avoir des fichiers plus administratifs qui vont connecter à la base de données. On va avoir des fichiers de pur code HTML qui vont contenir ce qu’on écrit. On va avoir des fichiers en langage CSS qui, eux, vont plutôt mettre en forme le style (donc la partie design et graphique). On peut avoir du JavaScript pour rendre le site plus dynamique. Puis, on peut aussi avoir des fichiers que j’appelle de “configuration” qui donnent des informations pour sécuriser le site.

En parlant de sécurité, est-ce que tu interviens aussi là-dessus ?

Oui. Pour moi, c’est aussi important que le côté éco-responsable. Livrer un site qui n’est pas sécurisé, c’est comme donner une voiture où on n’a pas vérifié les freins.

Ça empêche quoi de sécuriser son site ?

Il y a deux choses dans la sécurité. Je vois “empêcher des attaques extérieures” et si jamais il se passe quoi que ce soit sur le site, bug ou autre, on doit pouvoir le restaurer. Parce qu’en fait, quand on parle de sécurité, sauvegarder, c’est aussi une sécurité. Ce n’est pas une attaque de pirates, mais si le site est par terre, qu’il n’est plus en ligne et qu’on ne peut pas le restaurer, c’est un problème.

Généralement, il y a une sauvegarde sur l’hébergeur, mais j’installe aussi un système de sauvegarde qui va envoyer généralement vers un drive. Et aussi toute la partie sécurisée, donc le site, essayer de limiter toutes les attaques classiques, parce que WordPress, c’est un CMS (Content Management System, c’est-à-dire système de gestion de contenu) open source. Cela veut dire que le code est libre d’accès, tout le monde peut le consulter. Et donc, dès qu’il y a une faille, forcément, les sites sont fragilisés. La partie où j’interviens me permet de mettre en place des procédés pour essayer de rendre le site un peu plus difficile à hacker.

Waouh ok là ça devient très technique.

Et côté SEO pour favoriser le référencement naturel du site Internet : est-ce que toi, tu veilles à, je suppose, la vitesse de chargement du site ? À ce que les clients puissent pouvoir intégrer le title, la metadescription, etc. ?

Oui, j’utilise en général le plugin Yoast SEO, mais la rédactrice me fait aussi une checklist pour que j’ai bien en tête qu’il faut des structures H1, H2, H3 par exemple, que les photos aient un poids inférieur à 100 Ko et que donc de mon côté, elles soient au format .svg ou .webp. Je donne aussi l’accès à la Google Search Console que je paramètre, mais après ils ont la main.

Je m’intéresse de plus en plus au SEO pour l’intégrer dans ma pratique dès le départ et qu’on n’ait pas besoin de revenir deux mois après. Ça évite beaucoup de correctifs.

Ok. Donc, on a eu la partie cadrage du projet. Tu développes en fonction des besoins du client, tu travailles avec les graphistes pour le design, les rédacteur·ices si besoin, pour l’architecture. Tu interviens aussi sur l’optimisation SEO. Les textes, c’est soit le client, soit un rédacteur qui les donne. Tu intègres. C’est quoi la phase d’après ?

Une fois que j’ai eu les retours de la graphiste, que le site est bien conforme à la maquette et qu’elle me donne son feu vert, je présente au client le site sur un serveur de pré-production pour qu’il teste et qu’il se rende compte aussi de ce que c’est. J’ai une cliente récemment qui m’a dit “Je ne me rendais pas compte de ce que ça allait faire d’avoir le site” parce que pour elle, c’était très abstrait et ça l’a un peu boostée aussi pour continuer les textes. Donc, il y a toujours un moment, où je laisse un peu le temps d’explorer, de regarder comment ça fonctionne. Et généralement, on se fait une visio où j’obtiens les retours. Et parce que même si la maquette a été validée, parfois, il y a un temps entre la création de la maquette et le temps de développement.

Ensuite, je prépare la mise en ligne. Et là, en fait, je montre à mes clients comment utiliser le site. On se prend un temps visio, on va faire le tour du site et je vais leur montrer comment faire, comment tout manipuler. L’objectif, c’est de vraiment les rendre autonome pour la suite.

À la suite de cette formation, moi, je me filme en train de refaire les mêmes étapes pour qu’ils aient un support de référence.

Ok. Une fois que tout est bon, que la mise en ligne se fait, tu restes en contact avec le client sur une période donnée au cas où il y ait des bugs ? Tu inclus une prestation de maintenance ? Comment ça se passe après ?

Oui. Généralement, je suis disponible pendant un mois après la mise en ligne. Mais juste avant la mise en ligne, j’envoie une sorte de checklist pour le client, pour qu’il fasse tout le tour du site, pour l’aider à se dire “OK, mais comment je vérifie que le site est OK ?” J’ai fait une sorte de checklist où je dis de cliquer sur tous les boutons, est-ce qu’ils renvoient bien vers la bonne page ? Est-ce que les photos de stock ont été remplacées ? Est-ce que les droits d’auteur sont respectés ? Une fois que je reçois la validation de cette liste, pour moi, c’est le feu vert pour la mise en ligne réelle du site Internet.

Mais oui, après, une fois que c’est mis en ligne, je reste attentive aux bugs éventuels, et un mois après la mise en ligne, je refais un tour sur le site. Je re-regarde les réglages au niveau sécurité, optimisation, est-ce que tout me semble bon ? Je renvoie une sorte de compte rendu un mois après la mise en ligne avec, par exemple, avec des petits rappels s’il manque quoique ce soit.

Sur la partie de ton positionnement un peu éco-responsable, accessibilité comment tu veilles à tout ça ? Qu’est-ce que ça veut dire pour toi, concrètement, quand tu conçois un site web ?

Ça veut dire orienter et conseiller pour construire des sites Internet les moins énergivores possibles, tout en respectant les demandes de la clientèle. Certains sont au fait, d’autres pas du tout, donc pour eux, c’est du bonus. Donc il y a déjà à mon échelle, tout ce travail un petit peu de pédagogie, de dire que ça existe, d’où ça vient, pourquoi. Je ne veux pas en faire un élément de différenciation parce que je ne veux pas tomber dans le greenwashing, mais j’ai envie d’en parler aussi parce que le fait d’en parler, ça questionne les gens et ça les informe. Moi, dans ma pratique, je teste beaucoup de choses. Je ne prétends pas que mes sites sont 100% écologiques et qui ne consomment pas. C’est pour ça que je parle d’une démarche éco-responsable, parce qu’on peut toujours faire mieux. En tout cas, de mon point de vue, c’est beaucoup d’expérimentations, de remises en question, de tests et de l’amélioration.

Avant-dernière question, et tu vas me dire que ça dépend des projets mais combien de temps ça prend de faire un site Internet, disons pour un prestataire de services avec 4-5 pages ?

Je compte entre six, huit semaines pour ma partie développement. Puis, à cela tu ajoutes environ trois semaines pour la partie design. Puis la rédaction du contenu du site doit se faire en même temps de préférence, sinon ça ajoute encore du délai.

Enfin, qu’est-ce qui t’anime le plus aujourd’hui dans ton quotidien de développeuse web ?

Je pense que c’est le fait de toujours être dans cette posture d’apprenante, d’être toujours stimulée, d’apprendre, de découvrir des projets totalement différents des uns des autres. Ça, c’est quelque chose qui me plaît beaucoup de côtoyer plein de métiers et profils différents.

Super, merci beaucoup Elsa pour cette plongée dans ton travail de développeuse web. Et merci de nous avoir permis de découvrir ton processus et l’accompagnement que tu proposes à tes clients pour leur projet de création de site Internet.

Si vous avez encore des questions, vous pouvez retrouver Elsa sur Instagram @lecolibriduweb ou directement sur son site web.

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