Se lancer sur les réseaux sociaux en 2024 : bonnes pratiques et tendances

Réseaux sociaux : comment débuter en 2024 ?
Par Anne-Constance
Interview Fanny Romero, social media manager

2024 lancée, et avec elle, vos bonnes résolutions soigneusement écrites et dont l’une d’elle laisse perler une petite goutte de sueur froide lorsque vous relisez : “se lancer sur les réseaux sociaux” ! Oui aujourd’hui, les réseaux sociaux sont indispensables pour faire gagner votre entreprise en visibilité. Mais il est aussi vrai que l’effort exigé en production de contenus peut impressionner. Alors pour bien démarrer l’année, j’ai rencontré Fanny Romero, social media manager depuis bientôt sept ans. Et avec elle, nous passons en revue les tendances et bonnes pratiques à retenir. C’est parti !

Les experts des réseaux sociaux annoncent une portée encore plus réduite sur les réseaux sociaux en 2024. Ça va être de plus en plus difficile de communiquer parce qu’il y a de plus en plus de gens qui prennent la parole. Il y a de plus en plus de publicité aussi. Si on fait un petit pas en arrière, comment toi, tu as vu évoluer les choses sur les réseaux sociaux au cours des dernières années ? Et quelle est la tendance la plus notable pour 2024 ?

J’ai débuté dans le monde des réseaux sociaux il y a six ans, et j’ai pu observer une évolution significative. À mes débuts, les entreprises n’avaient pas besoin d’une stratégie social média élaborée pour gagner en visibilité ou atteindre leurs objectifs. Il suffisait de partager des offres ou du contenu intéressant pour se faire remarquer. Mais avec le temps, et surtout depuis la pandémie de Covid-19, j’ai constaté un changement drastique.

Avec l’arrivée massive de community managers, les entreprises ont dû professionnaliser leur approche. Cette période a marqué un tournant, révélant que la gestion des réseaux sociaux pouvait être une source de revenus significative. Les attentes envers les professionnels du secteur ont augmenté, exigeant des compétences en rédaction, en montage, une compréhension approfondie des algorithmes et une maîtrise de divers formats. La polyvalence est devenue une exigence incontournable.

La tendance majeure pour 2024 est l’obligation d’avoir une stratégie de contenu bien définie. Les stratégies actuelles sont souvent multi-canaux, et communiquer sur LinkedIn diffère de la communication sur Instagram. Une stratégie cohérente et adaptée à chaque canal est essentielle pour maintenir une image professionnelle et cohérente.

De plus, il est crucial d’assumer son identité unique, que l’on soit une entreprise ou un individu. Dans un monde où la copie est monnaie courante, se démarquer par son unicité est la clé du succès. Je perçois également un retour en force du contenu long, induit par TikTok. Ce réseau a changé la façon dont nous consommons le contenu, d’abord avec des vidéos courtes, mais maintenant avec des formats plus longs. L’algorithme de TikTok favorise la création de récits captivants, et je pense que cette tendance s’étendra à d’autres plateformes comme Instagram.

Quels conseils donnerais-tu pour développer une stratégie de contenu efficace sur différentes plateformes de réseaux sociaux ?

Pour établir une stratégie de contenu social media réussie, la première étape est de bien se connaître. Il est crucial de comprendre clairement vos objectifs personnels et professionnels. Cette compréhension de soi et de son entreprise est fondamentale pour garantir la cohérence de votre stratégie. Une bonne stratégie doit, dès le départ, définir clairement la direction dans laquelle vous souhaitez mener votre audience sur chaque réseau social.

Prenons l’exemple de LinkedIn, qui a considérablement évolué ces trois dernières années. Autrefois un réseau formel, il est aujourd’hui plus ouvert, presque à la manière d’un Twitter bis. Les questions importantes pour votre stratégie devraient être : Quel message souhaitez-vous transmettre ? Comment et avec quelles émotions souhaitez-vous communiquer ? Êtes-vous prêt à investir du temps pour atteindre vos objectifs de communication ? Quels sont vos buts réels ? Ces interrogations sont cruciales, mais souvent négligées.

Un exemple concret est la création de votre biographie Instagram. Cet exercice demande de se présenter de manière concise et précise, à la fois personnellement et professionnellement, pour que les gens comprennent rapidement qui vous êtes.

La clé d’une bonne stratégie est la remise en question continue, l’adaptation et la persévérance. Votre stratégie devrait être ce vous guide tout au long de l’année, vous aidant à rester cohérent afin de diriger votre audience vers un objectif précis.

Un autre aspect essentiel est de ne pas craindre la récurrence. Beaucoup redoutent de lasser leur audience avec des informations répétitives, mais compte tenu de la quantité massive de contenu consommé chaque jour, il est important de répéter vos messages clés. Il existe de nombreuses façons créatives de communiquer la même idée. La persévérance et la cohérence dans tous les contenus sont vitales. Avec l’énergie nécessaire, l’intention et la bonne direction, il n’y a aucune raison que cela ne fonctionne pas.

Souvent, si une stratégie ne donne pas les résultats escomptés, le problème ne réside pas dans la stratégie elle-même, mais dans la gestion, la vision de l’entreprise et le leadership.

On entend souvent dire qu’il faut créer du contenu adapté à chaque phase du tunnel de conversion pour éduquer, inspirer, divertir, informer et promouvoir. Quelle est ton opinion sur ce sujet ? Comment équilibres-tu ces objectifs lors de la production de contenu ?

Je pourrais être considérée comme l’électron libre dans le monde de la création de contenu. En réalité, je n’adopte pas cette méthode du tunnel de vente lors de la création de contenu pour mes clients. Ma démarche se concentre davantage sur les besoins de l’audience et sur la période de communication. Par exemple, si je détecte que certaines parties de l’audience sont confuses ou incertaines, je crée un contenu axé sur la preuve sociale. Cette approche est moins structurée autour du tunnel de vente traditionnel et plus à l’écoute des besoins réels de l’audience. Avec le temps, cela est devenu presque automatique pour moi, au point que je ne me rends parfois même pas compte de ma propre méthodologie.

Cependant, lorsqu’il s’agit de construire un contenu spécifique, comme un carrousel Instagram, il y a effectivement une méthodologie plus définie. On commence par une thématique, on développe une idée, puis on l’explique tout au long du carrousel, sachant dès le départ où on veut amener le public à la fin. Et bien sûr, chaque carrousel se termine par une ouverture. J’ai récemment expliqué à mon alternante que la création d’un carrousel Instagram s’apparente à une dissertation en français. On a un sujet, on l’introduit, on le développe, et on conclut avec une ouverture. La structure est très similaire.

J’adore la métaphore. Comment parviens-tu à bien connaître la cible de tes clients ? Réalises-tu des interviews avec les clients de tes clients, est-ce que tu scrutes les anciennes publications et les commentaires, ou as-tu d’autres méthodes ?

À chaque début de collaboration, je consacre une période intensive de trois semaines à la découverte de l’univers de mes clients. Cette phase d’immersion me permet de me familiariser en profondeur avec leur entreprise. Durant cette période, je réalise un audit complet, qui m’aide à mieux comprendre tout ce qui a été fait jusqu’à présent. Mon objectif est de connaître le business de mon client aussi bien qu’eux-mêmes, y compris leur audience et leurs besoins spécifiques.

Cependant, apprendre à connaître l’audience est un processus continu qui s’affine avec le temps. Travailler sur la communication d’un client offre une perspective unique, différente de celle du client lui-même. Parfois, des tendances se dégagent à travers les interactions telles que les messages privés reçus. Ces tendances peuvent signaler le besoin de créer certains types de contenus, comme une FAQ ou des publications ciblées sur des sujets spécifiques.

La clé est une immersion globale dans l’univers du client, suivie d’une écoute active et attentive tout au long de la collaboration. Cela implique de prêter attention aux commentaires, aux messages directs et à d’autres formes de feedback. Dans les cas où l’audience n’est pas clairement définie, comme pour les entreprises avec peu d’abonnés, je commence par développer un persona et ajuste mes stratégies en fonction des besoins et des réactions qui émergent au fil du temps.

Ça enchaîne très bien avec ce que je voulais te demander ensuite. As-tu des techniques ou astuces particulières pour engager ton audience sur les réseaux sociaux ?

Ma stratégie principale est de proposer un contenu varié et captivant pour attirer une audience diversifiée, sans tomber dans la routine d’engagement classique. Je privilégie une approche plus personnelle, notamment dans la gestion des messages directs (DM). Pour moi, il est crucial de chouchouter mon audience. Par exemple, si je remarque qu’une abonnée d’une de mes clientes a partagé un événement personnel comme une grossesse, je prends le temps de la féliciter personnellement. Ce genre d’attention crée un lien fort et une proximité avec l’audience, ce qui est un véritable atout différenciant.

Je pense aussi que le caractère de la personne qui gère les communautés joue un rôle crucial. Personnellement, je suis très empathique, ce qui, à mon avis, est un atout majeur dans la gestion des communautés. Quand quelqu’un me partage quelque chose, je le prends à cœur et je fais tout pour répondre de la manière la plus rassurante ou informative possible. J’applique cette même intention et ce même soin pour chaque client. Une communauté fidèle est essentielle, car elle est plus susceptible de rester engagée et d’effectuer des achats.

En ce qui concerne les techniques d’engagement, je n’aime pas les approches trop directes ou « à froid ». Je préfère initier l’engagement de manière plus subtile et chaleureuse. Par exemple, j’utilise les stories Instagram pour interagir avec mon audience. Après avoir créé une série de stories engageantes, je contacte ceux qui ont réagi à un sticker ou à un sondage dans ma story. Cette approche me permet d’engager la conversation plus naturellement et de renforcer le lien avec l’audience.

Est-ce que tu recycles beaucoup les contenus que tu produis dans tes stratégies ?

Personnellement, je ne recycle pas beaucoup mon propre contenu. Cependant, pour mes clients, je réutilise des idées qui ont déjà prouvé leur efficacité. Par exemple, j’ai remarqué que les contenus basés sur les preuves sociales fonctionnent très bien, surtout à la fin d’un lancement. J’ai également observé que sur les réseaux sociaux, –et c’est une bonne prédiction pour 2024, les gens apprécient la régularité et les routines. Les créateurs de contenu et les entreprises qui instaurent une sorte de rendez-vous régulier, une « safe place » quotidienne avec une structure constante, trouvent beaucoup de succès. Ces rendez-vous réguliers sont très fédérateurs.

Penses-tu qu’il faut beaucoup de temps pour qu’une stratégie de contenu soit efficace ? Comment géres-tu les attentes de tes clients à ce sujet ?

Absolument, il est essentiel de comprendre que développer une stratégie de contenu efficace prend du temps. Beaucoup de clients ne le réalisent pas dès le départ. En général, je leur explique qu’il faut prévoir au moins six mois pour commencer à voir des résultats significatifs. Le premier mois est souvent consacré à l’évaluation et à l’adaptation de la stratégie. Après trois ou quatre mois, on commence à observer si un changement notable se produit. Six mois est une période idéale pour évaluer si la stratégie a induit un changement positif et significatif.

Est-ce que la création de contenu pour tes clients les aide à développer une image de média pour leurs marques ?

Absolument, et cela correspond bien aux tendances de 2024. Aujourd’hui, les marques ne se contentent plus de vendre un produit ou un service ; elles vendent une idée, un bénéfice, une transformation. C’est ainsi qu’une marque peut évoluer pour devenir un média à part entière. Par exemple, j’ai une cliente dans le domaine du sport. Nous ne vendons pas seulement des cours de sport, mais un mode de vie, un bien-être global. Cette approche a permis à la marque de devenir une référence dans le secteur du bien-être en France. C’est pourquoi il est crucial d’avoir des piliers de contenu solides. Si vous vous positionnez en tant que média, cela assure la cohérence et la qualité de vos contenus.

Comment aides-tu tes clients à définir leurs piliers de contenu ?

Lors de l’audit initial, je partage avec mes clients les grandes thématiques que j’ai identifiées. Ils confirment ou ajustent ces idées. Ensuite, je leur propose de nouveaux piliers qu’ils n’auraient peut-être pas envisagés, mais qui sont en cohérence avec leur offre. Nous explorons ensuite les sous-catégories de ces piliers. Prenons l’exemple du bien-être : c’est un concept vaste qui ne peut pas être un pilier de contenu à lui seul. Nous définissons alors les messages spécifiques que nous voulons communiquer sous ce thème. Souvent, mes clients ont une vision limitée de leur propre business. Je les aide à voir au-delà, en leur montrant comment certains sujets peuvent devenir des piliers de contenu pertinents, même s’ils ne sont pas directement liés à leur activité principale. Par exemple, pour les coachs en finances personnelles, il peut y avoir une dimension importante liée au mindset.

On a vu que ça mettait un peu de temps à mettre en place une stratégie de contenu. Mais du coup, quels sont les indicateurs de performance que tu utilises pour ajuster tes stratégies de contenu si nécessaire ?

Les principaux indicateurs que je surveille sont centrés sur la portée et l’engagement des publications. Selon moi, le plus important est la portée de la publication. Cela révèle si le contenu dépasse le cercle habituel de votre audience, ce qui est crucial pour la visibilité. L’objectif ultime, en particulier sur Instagram, est de faire en sorte que vos publications atteignent la page Explorer, sortant ainsi de votre cercle habituel d’abonnés.

Pour les contenus vidéo, le nombre de vues est un indicateur clé. Je trouve aussi que les likes et les enregistrements ne sont plus aussi significatifs qu’auparavant en termes de mesure de l’engagement réel.

Les abonnements sont également importants, car ils reflètent la croissance de la communauté. Par exemple, j’ai récemment travaillé avec une cliente sur une stratégie de lancement. Nous avons commencé par évaluer le nombre d’abonnés et, malgré une excellente portée et des contenus performants, nous avons constaté une stagnation. J’ai dû lui expliquer que son inactivité antérieure avait affecté son audience, et que le nombre d’abonnés, bien qu’important, n’est pas le seul indicateur de la santé d’un compte. En fin de compte, la qualité et la pertinence du contenu sont primordiales.

Quels conseils donnerais-tu pour créer du contenu qui incite au partage ?

Pour créer du contenu qui encourage le partage, il est essentiel de toucher un besoin ou un intérêt universel. Le contenu doit être suffisamment impactant et personnel pour inciter quelqu’un à vouloir le partager. Par exemple, si je tombe sur un contenu offrant des solutions pour soulager les douleurs liées à l’endométriose, une condition qui peut me toucher personnellement, je serais plus encline à le partager, surtout si je fais partie d’une communauté affectée par cette même problématique. Ce type de contenu doit résonner profondément avec les besoins ou les problèmes des individus, ou bien être extrêmement inspirant.

Quelle est ton opinion sur l’utilisation de contenus humoristiques, comme les mèmes, dans les stratégies de contenu ?

L’intégration de contenus humoristiques dépend fortement de la ligne éditoriale de mes clients. Il est crucial de comprendre l’objectif derrière l’utilisation de l’humour dans la stratégie de contenu. Ce type de contenu doit avoir un but clair et correspondre à l’image de la marque. Personnellement, je n’utilise pas systématiquement l’humour dans mes stratégies, surtout parce que cela ne correspond pas toujours aux besoins de mes clients. En outre, je pense que l’humour, s’il n’est pas utilisé à bon escient, peut se perdre ou ne pas produire l’effet escompté.

Utilises-tu des stratégies impliquant des micro-influenceurs dans tes plans de contenu, et le recommanderais-tu ?

Oui, j’inclus des stratégies avec des micro-influenceurs, mais pas pour tous mes clients. Je les recommande dans des situations où cela semble approprié, semblable à l’utilisation des relations presse (RP). Cela fait partie de l’ensemble des outils que je propose à mes clients qui cherchent à accroître leur visibilité. J’ai travaillé avec des influenceurs de haut niveau, y compris des anciennes Miss France pour des événements spéciaux. Parallèlement, j’ai également collaboré avec des micro-influenceurs.

Cependant, il faut parfois se méfier des micro-influenceurs. Certains peuvent avoir 10 000 abonnés, mais ces abonnés ne sont pas nécessairement qualifiés ou engagés. Par exemple, dans le cas de petites boutiques, il arrive que des micro-influenceurs demandent des produits en échange de visibilité, mais cela ne se traduit pas toujours par des retombées concrètes pour la marque. À mon avis, travailler avec des influenceurs est très similaire aux RP : il est crucial de trouver la bonne personne, avec la ligne éditoriale adéquate, une communauté engagée et pertinente pour que la collaboration soit fructueuse. Si ces éléments ne sont pas alignés, les efforts de marketing d’influence peuvent s’avérer inefficaces.

Comment gères-tu l’équilibre entre le contenu organique et le contenu sponsorisé dans tes stratégies ?

La balance entre le contenu organique et sponsorisé est un aspect clé que j’intègre dans mes stratégies. Par exemple, pour une cliente avec qui je travaillais sur un lancement direct, j’ai inclus de la publicité digitale dans la stratégie. Elle avait une communauté de taille moyenne, et pour étendre sa portée, l’utilisation de publicités s’est avérée nécessaire pour augmenter la visibilité.

L’équilibrage dépend du type de business. Pour ceux qui disposent d’un budget conséquent pour la publicité, je recommande souvent des campagnes publicitaires continues tout au long de l’année. Ces publicités, distinctes du contenu partagé sur les réseaux sociaux, ciblent constamment de nouvelles personnes.

En revanche, pour des entreprises de taille moyenne, l’utilisation de publicités est généralement concentrée autour de périodes spécifiques, comme les lancements de produits ou d’autres dates importantes. Dans ces cas, les publicités viennent renforcer le contenu organique, en se focalisant sur l’augmentation de la visibilité pendant ces périodes clés.

Le sujet tant attendu maintenant… Avec l’augmentation de l’utilisation de ChatGPT pour la création de contenu, comment perçois-tu son impact et son utilisation dans le monde du contenu numérique ?

À mon avis, ChatGPT est un outil formidable, mais comme pour tout, son utilisation doit être mesurée. Utilisé intelligemment, il peut être extrêmement bénéfique. Pourquoi se priver d’un tel outil lorsqu’il est à notre disposition ? Prenez l’exemple de Canva et de sa gomme magique, un ajout qui simplifie un processus qui nécessitait auparavant des applications distinctes. Nous disposons aujourd’hui de nombreux outils incroyables qui peuvent améliorer notre travail.

Cependant, il est crucial de ne pas s’attendre à ce que ces outils fassent tout le travail à notre place. C’est là que réside la principale distinction. Personnellement, j’ai développé une sorte de compétence pour identifier les descriptions sur Instagram qui semblent rédigées par GPT. Elles tendent à utiliser les mêmes mots, expressions, hashtags et ont souvent un style de rédaction caractéristique.

Utiliser ChatGPT exclusivement pour sa communication, à mon sens, révèle une vision limitée de la gestion de la communication et des réseaux sociaux. Bien sûr, chacun est libre de générer tout son contenu via des IA, mais en faisant cela, on risque de tomber dans un piège d’uniformité. ChatGPT peut être un outil utile lorsqu’il est utilisé de manière judicieuse, mais il ne devrait pas être la seule source de création de contenu si l’on souhaite maintenir une certaine originalité et personnalité dans sa communication.

Quel conseil donnerais-tu aux entrepreneurs qui débutent dans la gestion de leurs médias sociaux en 2024 ?

Le conseil le plus important que je pourrais donner, en particulier si vous envisagez d’embaucher un community manager ou de créer une équipe pour développer votre entreprise sur les réseaux sociaux, est de bien choisir avec qui vous allez travailler. La décision ne doit pas se baser uniquement sur le coût ou sur l’attrait du nombre d’abonnés du community manager. Collaborer avec un community manager est un engagement à long terme et une partie intégrante de votre communication quotidienne. Il est crucial de trouver quelqu’un en qui vous avez confiance et avec qui vous êtes sûr que cela fonctionnera bien.

Récemment, j’ai participé au processus de recrutement d’un community manager pour une cliente. L’expérience m’a confirmé que le CV seul ne suffit pas ; l’éthique de travail est tout aussi importante. Trouver la bonne personne va au-delà des qualifications sur le papier.

En bref, l’aspect le plus crucial est de bien s’entourer pour se lancer efficacement sur les réseaux sociaux. Un autre point essentiel est de posséder des bases solides : savoir exactement ce que vous voulez, où vous voulez aller et maintenir cette direction avec cohérence.

Que diras-tu à ceux qui se découragent à force de passer beaucoup de temps à créer des contenus éphémères sur les réseaux sociaux sans voir de résultats tangibles ?

Pour ceux qui se sentent découragés par l’absence de résultats malgré leurs efforts sur les réseaux sociaux, mon premier conseil serait de chercher de l’aide extérieure. Lorsqu’on est profondément impliqué dans son propre business, il peut être difficile de voir les choses sous un autre angle. C’est pourquoi je propose des consultations ; parfois, un regard extérieur peut apporter un nouveau souffle. Ce n’est pas tant une question de vendre mes services, mais plutôt de reconnaître que nous pouvons tous bénéficier d’une perspective différente.

Pour ceux qui sont vraiment au bout du rouleau et disposent de quelques ressources, engager quelqu’un pour donner un nouvel élan à leur communication peut être une bonne idée. Souvent, nous ne sommes pas les meilleurs pour gérer notre propre communication. En tant que professionnelle, je trouve que je suis capable de pousser mes clients à explorer des idées qu’ils n’auraient pas envisagées par eux-mêmes.

Quant à ceux qui n’ont pas forcément les moyens d’investir, il est essentiel de commencer par une auto-évaluation : pourquoi votre contenu ne fonctionne-t-il pas ? Qu’est-ce qui ne capte pas l’intérêt de votre audience ? Quels changements pourriez-vous apporter pour obtenir de meilleurs résultats ? Il est important de voir les réseaux sociaux comme un terrain de jeu expérimental. Si une approche ne fonctionne pas, envisagez d’en tester une autre. Si votre message reste inchangé et inefficace, il est temps de le revisiter et de persévérer. C’est un défi, certes, mais l’important est de ne pas abandonner.

Tu parlais dans un de tes derniers réels, je crois, de l’importance de créer une expérience. Tu peux dérouler un petit peu ?

Dans un monde où la concurrence est de plus en plus forte, il est crucial de se démarquer en offrant une expérience unique, que ce soit dans la gestion de clients ou dans la présentation de produits et services. Cette différenciation est souvent ce qui attire et retient les clients.

J’ai observé, dans ma propre expérience professionnelle, que je n’ai pas une grande rotation de clients – ils restent généralement fidèles. En me questionnant sur les raisons de cette fidélité, j’ai compris que c’était dû à la satisfaction globale qu’ils ressentent en travaillant avec moi. J’ai souvent entendu parler de personnes ayant eu des expériences décevantes avec d’autres agences, pas nécessairement à cause de leurs compétences, mais plutôt à cause de l’expérience globale offerte.

Que vous soyez un community manager, un freelance, ou que vous dirigiez une entreprise, créer une expérience globale enrichissante pour vos clients est essentiel. Cela constitue presque la moitié du travail. Pour les entreprises vendant des produits ou des services, offrir une expérience unique permet de construire un univers autour de la marque, d’immerger l’audience dans quelque chose d’attrayant et de captivant. Cela crée une sorte de bulle séduisante autour de l’entreprise, où l’accent est mis sur l’attraction plutôt que sur la vente directe.

Cette approche s’aligne bien avec l’idée du storytelling. Raconter une histoire engageante est une façon puissante d’amener les gens vers votre marque ou service. Le marché évolue de plus en plus vers des expériences immersives et narratives. Créer une expérience mémorable et unique n’est pas juste un ajout agréable à votre offre ; c’est une composante essentielle pour se démarquer dans un environnement concurrentiel.

Et à travers les contenus, tu penses qu’on peut créer cette expérience aussi ?

Absolument, créer une expérience à travers le contenu est tout à fait réalisable. Bien sûr, la manière de procéder varie en fonction des différents comptes et types de business. Par exemple, l’une de mes clientes est coach sportive et lance régulièrement de nouveaux programmes d’entraînement. Lorsqu’elle me présente un nouveau programme, par exemple axé sur les cuisses, les abdominaux et les fessiers, mon rôle est de créer une expérience et une histoire autour de ce programme.

Il ne s’agit pas simplement de promouvoir les bénéfices physiques du programme, comme des abdos sculptés ou des fessiers toniques. Mon travail consiste à construire une narration autour de la raison d’être du programme : pourquoi a-t-il été créé ? Quels bénéfices peut-il apporter à l’utilisateur ? En quoi est-il différent ou spécial ? Cette approche crée une expérience immersive qui raconte une histoire engageante, conduisant finalement le consommateur à l’achat.

En résumé, le contenu ne se limite pas à fournir des informations ; il a le pouvoir de créer une expérience complète qui transporte le consommateur dans un voyage narratif, augmentant ainsi l’engagement et l’intérêt pour le produit ou le service proposé.

Génial. Un dernier mot : qu’est-ce que tu nous souhaites pour 2024 sur les réseaux sociaux ?

Je nous souhaite de vraiment kiffer notre communication. Je sais que c’est un univers exigeant et parfois impitoyable, où la comparaison et la frustration peuvent facilement s’installer. Il est courant de se sentir dépassé en voyant d’autres réussir de manière spectaculaire, se demandant pourquoi nos propres efforts semblent moins fructueux. Cependant, je pense que l’élément le plus crucial est de prendre plaisir à ce que nous faisons.

En 2024, je nous encourage à adopter une approche plus spontanée et moins calculée de notre communication. Autrefois, nous avions tendance à planifier méticuleusement chaque détail de nos publications. Aujourd’hui, je vous invite à vous libérer un peu de ces contraintes. Si vous avez envie de partager quelque chose qui vous passionne, allez-y. Prenez votre téléphone, créez un réel, un carrousel – même si ce n’est pas prévu dans votre planning éditorial.

Il est important de surmonter la tendance à trop réfléchir ou à s’imposer trop de limites. Ces barrières peuvent brider notre créativité et notre authenticité. Le but est de trouver du plaisir dans notre façon de communiquer, tout en ayant une idée claire de la direction que nous souhaitons prendre. Ce pourrait être un excellent point de départ pour 2024 – une année où l’authenticité et la spontanéité pourraient redéfinir notre manière d’interagir sur les réseaux sociaux.

Super, merci beaucoup Fanny ! C’était hyper passionnant.

Retrouvez Fanny sur Instagram pour plus de conseils et de bonne humeur : @fannyromeroconseil

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