Pourquoi lancer son blog en 2024 ?

Lancer son blog en 2024 ? Bonne ou mauvaise idée
Par Anne-Constance

Lancer son blog en 2024 : bonne ou mauvaise idée ? Pour répondre à cette question, j’ai interviewé celles que je considère comme mes mentores en rédaction SEO. Charlotte Pion du Labo du Rédacteur Web et Océane Testa du Colibri Rédac. Avec ses deux expertes de la rédaction web et du référencement naturel, nous allons (presque) tout passer en revu. Pourquoi il serait pertinent de démarrer un blog en 2024, quelles sont les tendances SEO à venir et comment en tenir compte dans sa stratégie de contenus… Alors c’est parti !

Charlotte Pion, rédactrice web France
Charlotte Pion
Océane Testa, rédactrice web Belgique
Océane Testa

Commençons par THE question : pourquoi lancer son blog en 2024 ?

Océane : Selon moi, le blog est une bonne manière de se démarquer en 2024. Tous les entrepreneurs sont sur les réseaux sociaux : Instagram, TikTok, LinkedIn… Il y a beaucoup de concurrence sur ces plateformes, et ce n’est pas facile de sortir du lot. En revanche, le blog est un peu délaissé, alors qu’il apporte toujours de très bons résultats. En 2024, miser sur le blog, c’est choisir une voie moins empruntée, mais tout aussi efficace pour se faire connaître et se rendre visible !

Charlotte : Je suis évidemment d’accord. Je pense aussi que le blog est un excellent moyen de démontrer son expérience de manière plus poussée que ce qu’on peut faire sur les réseaux sociaux (pas de limite de temps comme pour les stories ou les réels ou de caractères pour les légendes). Si on a envie de faire un article long, on a plus de liberté et on peut rentrer dans les détails avec l’insertion de multimédia, par exemple. On offre une expérience plus complète de ce que peut être notre expertise et on prouve vraiment qu’on est la bonne personne pour répondre au besoin du prospect. 
Il y a également l’aspect « sécurité » par rapport aux réseaux sociaux. Si on perd son compte social, qu’on est banni, bloqué ou hacké, il y a un risque qu’on perde tout en un claquement de doigts. Avec un blog, c’est tout de même moins fréquent et moins probable d’être pénalisé au point d’être rayé de la carte du jour au lendemain. Le blog, ça reste chez nous, c’est NOTRE site, NOTRE vitrine qui reste accessible à H24. Même si notre compte Instagram saute, il reste ce lien entre le prospect et nous, et je pense que c’est essentiel.

Quelles tendances SEO vous avez en tête pour 2024 ? Comment ça va évoluer vis-à-vis des dernières mises à jour annoncées ?

Charlotte : L’univers du SEO est en constante évolution et je pense qu’il va y avoir des changements significatifs avec l’arrivée de la Search Generative Experience de Google. Les contours exacts de cette évolution sont encore flous et l’impact qu’elle va avoir en France reste à découvrir, mais une chose est sûre : la page de résultats de recherche (SERP) va évoluer ! Ça pourrait bien redéfinir les stratégies de création de contenu et les techniques de positionnement sur les moteurs de recherche.
Au-delà des moteurs de recherche traditionnels, l’importance croissante du SEO se fait également ressentir sur les réseaux sociaux. En adoptant des techniques de référencement similaires à celles utilisées pour les sites – comme l’intégration de mots-clés dans les légendes – on peut aujourd’hui amplifier notre présence et notre découvrabilité sur ces plateformes.
L’association du blogging et du SEO sur les réseaux sociaux crée une synergie puissante. Même pour les personnes qui ne publient qu’un seul article par mois, l’application des techniques SEO aux contenus partagés sur les réseaux sociaux peut décupler leur visibilité, et vice versa. Cette stratégie représente une opportunité en or pour maximiser l’impact de chaque contenu publié, qu’il s’agisse d’un post sur les réseaux sociaux ou d’un article de blog.

Océane : Je suis d’accord avec Charlotte. Avec l’arrivée de l’IA, il est de plus en plus important de mettre de la personnalité dans ses articles de blog. C’est ça qui va permettre aux entrepreneurs de se démarquer et d’attirer des clients sur leur site (et pas juste des visiteurs). On ne veut plus des textes plats ! Il faut des contenus plus humains. Aussi, en 2024, il faudra essayer d’apparaître dans les sources de l’encart généré par l’IA.

Certains experts en SEO comme François Tréca parle déjà de SAIO (search artificial intelligence optimization). Autrement dit, il s’agirait de cette tendance où les internautes effectueraient leurs recherches directement auprès des IA. Du coup, ma question : comment est-ce qu’on peut devenir un peu la source d’information officielle des futures intelligences artificielles ? Comment montrer qu’on est des vrais experts et que c’est auprès de nous, via notre blog, qu’il faut venir chercher l’information ?

Océane : J’ai fait quelques tests sur Bing, et je pense que l’encart généré par l’IA reprend en sources les premiers résultats de Google (souvent le top 3). Il faut cibler des requêtes précises et créer du bon contenu qui se positionne bien sur la SERP pour augmenter ses chances d’être cité par Bing. Une autre astuce est de faire parler de soi dans d’autres articles. Par exemple, si tu as un resto à Paris, il faudrait être cité dans un maximum d’articles du type « les meilleurs restaurants de Paris ». Ainsi, Google se dira que ce nom de resto revient souvent et le mettra en avant.

Charlotte : Je reviens sur les réflexions d’Océane concernant l’importance de la personnalité et de l’expérience personnelle. Je reprends l’exemple d’un classement des 10 meilleurs restaurants par un journal comme Le Parisien. Typiquement, ces articles se contentent souvent de lister les établissements, en y ajoutant des commentaires superficiels du type « cet endroit est bon, allez-y ». Mais est-ce suffisant pour transmettre véritablement l’essence d’une expérience, surtout quand elle est culinaire ? 
Je pense qu’il y a une meilleure façon de faire. Imaginons que, au lieu de simplement dresser une liste, on décide de rédiger quelque chose de très complet sur l’univers de chaque restaurant. En produisant un mini-article détaillé pour chacun d’eux au sein d’un article global, on peut créer un contenu de type « pilier » beaucoup plus riche et pertinent. L’objectif serait de partager non seulement notre expérience en tant que telle, mais aussi les sensations gustatives vécues, les atmosphères captées, les interactions avec le personnel, et les anecdotes uniques à chaque lieu. Ici, on veut proposer une critique qui va au-delà des standards, en offrant une vision plus personnelle, plus profonde, et donc plus engageante. C’est comme ça qu’on va vraiment enrichir notre contenu et offrir à nos lecteurs une perspective unique et mémorable.

Est-ce que vous avez des recommandations en termes d’outils ? Est-ce que vous préférez apparaître exemple WordPress ou d’autres plateformes de blogging (Squarespace & co), est-ce que ça va avoir un impact dans le futur ? 

Océane : WordPress est le meilleur CMS selon moi. Je suis personnellement sur Showit, qui est une plateforme intuitive et performante. Cependant, elle peut être limitée sur certains points (par exemple, on ne peut pas ajouter facilement du javascript). WordPress est plus flexible de ce côté-là. Showit n’est pas idéal non plus pour des e-commerces. Pareil pour Squarespace, c’est pratique, mais limité pour les boutiques en ligne. En ce qui concerne Shopify, ça dépend du thème choisi (certains sont mieux que d’autres pour le SEO !). Et Prestashop, n’en parlons même pas. Je trouve cette plateforme à la fois complexe et limitée. Tu l’auras compris : je préfère Woocommerce pour le SEO des boutiques en ligne. Pour un blog classique, WordPress est le plus flexible, mais Showit et Squarespace sont plus faciles à prendre en main. 

Charlotte : Exactement. Au final, tout dépend d’où on souhaite placer le curseur entre une plateforme clé en main, prête à l’emploi mais peu modulable, et un outil sur lequel on peut tout faire ! Et ça dépend aussi jusqu’où on veut pousser notre optimisation SEO.

Côté sémantique, est-ce qu’il y a des choses qui influencent la création de contenu pour 2024 ? 

Charlotte : En 2024, les choses vont probablement bouger du côté de la création de contenu assistée par l’IA. Beaucoup de personnes, attirées par la facilité et la rapidité offertes par des outils comme ChatGPT, vont s’en remettre entièrement à l’intelligence artificielle pour leur contenu. Et c’est vrai que c’est tentant ! Ça a l’air tellement plus simple et rapide ! Le risque, c’est qu’on va se retrouver submergés par un flot de contenus homogènes, dénués de personnalité et de valeur ajoutée. Et le pire, c’est que nous sommes tous aptes, maintenant, à repérer ces contenus rédigés par ChatGPT, y compris nos potentiels lecteurs. Ils vont donc se rendre compte que tout le monde crée du contenu de la même manière : les contenus uniques et personnalisés vont prendre de l’importance.
Selon moi, la clé réside dans l’expérience et la « patte » que chaque créateur de contenu peut apporter. Ne vous contentez pas des phrases génériques et impersonnelles, typiques des réponses automatisées de l’IA ! Pour sortir du lot, mon conseil est de renouer avec l’originalité et l’authenticité – des valeurs intemporelles dans le monde de la création de contenu.

Océane : Selon moi, il y aura du changement concernant le choix des mots-clés. Déjà, les internautes passent plus de temps sur les réseaux sociaux, et certains publics font certaines recherches sur Insta ou TikTok. Par exemple, la Gen Z aura tendance à chercher un resto sur TikTok plutôt que sur Google. Beaucoup de jeunes s’informent aussi sur l’actu via les réseaux sociaux. Il va falloir prendre un peu plus de recul et se demander : « OK, où le client va-t-il chercher cette information ? Est-ce que ça vaut la peine de traiter ce mot-clé-là sur le blog ? Si oui, pourquoi ? Et si non, sur quelle plateforme ? ». Notre objectif avec le blog, c’est vraiment de se placer sur les mots-clés qui vont continuer à être recherchés sur Google (et pas sur ChatGPT ou sur les réseaux sociaux). Par exemple, les articles avis, inspiration, je pense que ça restera sur Google.

Vous avez des tips pour mieux faire sa recherche de mots-clés ?

Charlotte : Mon conseil principal : se mettre à la place de votre audience cible. Lorsque vous choisissez des mots-clés, envisagez la manière dont votre cible formulerait sa requête. Par exemple, est-ce que votre audience est susceptible d’utiliser des mots-clés bruts, sans préfixes comme « comment » ou « pourquoi » ? Ou est-ce qu’elle réalise plutôt des recherches en suivant un processus similaire à celui de la recherche vocale, où les questions sont formulées de manière plus naturelle et conversationnelle ? 
Même si des outils comme ChatGPT ont révolutionné de nombreux aspects du contenu numérique, ils ne sont pas encore parfaitement adaptés pour saisir toutes les nuances de la recherche de mots-clés. Peut-être que ça viendra avec la Search Generative Experience de Google ? 
En attendant, c’est toujours aussi important de comprendre les besoins et comportements de recherche de votre audience. Plutôt que de s’appuyer uniquement sur des outils automatisés, cherchez à développer une stratégie de mots-clés qui reflète les habitudes et les attentes de vos prospects.

Océane : Il faut éviter les mots-clés dont la réponse est trop « courte ». Je m’explique : par exemple, le mot-clé « quelle est la taille de la Tour Eiffel » n’est pas pertinent, car l’IA proposera une réponse et les internautes n’auront pas besoin de plus d’informations. Ils n’iront donc pas consulter les sources ou les liens bleus de la SERP. Je pense qu’il vaut mieux se focaliser sur des mots-clés dont la réponse doit être développée dans un contenu long et riche.

Au final, on en revient à l’intention de recherche qu’il faut de plus en plus analyser en amont avant de rédiger un contenu.

Concernant l’UX (expérience utilisateur), est-ce que pour vous, il va y avoir des changements par rapport à ça en 2024 ? Est-ce que ça a toujours un impact fort en SEO ? 

Océane : Oui, c’est lié au SEO. Google veut donner la meilleure réponse possible aux utilisateurs. Et il veut que les personnes soient contentes des résultats sur lesquels elles tombent. Si l’internaute arrive sur un site tout moche et vraiment mal fichu, il ne sera pas content et va partir. Aussi, avec les réseaux sociaux, l’internaute est de plus en plus fainéant. Il faut absolument une bonne UX pour garder son attention.

Charlotte : Selon moi, il y a un autre facteur clé à prendre en compte : la capacité de concentration des utilisateurs qui est clairement en baisse. On doit le prendre en compte dans la manière dont le contenu est présenté sur les sites web. Il faut donc organiser les pages web de façon à ce que les réponses aux requêtes des utilisateurs soient rapidement accessibles. C’est particulièrement vrai pour les pages de services, pour que les internautes puissent cliquer rapidement sur l’information qu’ils recherchent. En sachant que Google accorde une grande importance à l’expérience utilisateur de nos visiteurs !
Autre chose : l’impatience croissante des internautes. Les sites web avec des temps de chargement de 20 minutes, c’est terminé ! Si une page met trop de temps à charger, elle risque d’être pénalisée dans les classements au profit de concurrents plus rapides, car l’objectif de Google est toujours de fournir le meilleur à son utilisateur. Et de toute façon, si un site ne montre aucun signe d’activité dans les premières secondes de la visite, l’internaute quitte le site et va en visiter en autre. Et ça, Google le détecte et l’analyse pour évaluer la qualité de l’expérience utilisateur.

Qu’est-ce que vous pensez de ce conseil de devoir inclure plus de contenus multimédias dans ses contenus textes ?

Charlotte : J’avais lu des articles qui expliquait qu’une page contenant une vidéo était indexée plus rapidement qu’une page avec du contenu texte uniquement. Sans oublier que la vidéo est référencée dans YouTube et qu’elle apparaît dans Google. C’est donc autant d’opportunités d’être visible et trouvé par les bonnes personnes.
On peut aussi recycler le contenu, soit en transformant un texte en vidéo, soit en faisant l’inverse. L’important est toujours d’apporter une valeur ajoutée unique à chaque format pour éviter une simple retranscription qui pourrait faire doublon. Cette stratégie n’apporte que des avantages ! De cette manière, on enrichit l’expérience utilisateur et on augmente les chances de captiver et d’engager différentes audiences. Ça permet, non seulement d’améliorer la visibilité en ligne, mais également de renforcer la portée et l’impact du message véhiculé.

Océane : L’objectif, ce n’est pas d’ajouter de la vidéo juste pour ajouter de la vidéo, c’est de toujours réfléchir à comment apporter la meilleure réponse possible à l’utilisateur et comment l’aider au mieux. On peut par exemple ajouter un tuto à un article de blog ou une vidéo dans une fiche produit.

Vous donneriez quoi comme conseil en netlinking pour 2024 ? (stratégie visant à démontrer la popularité d’un site web aux yeux des moteurs de recherche grâce à des liens provenant d’autres sites internet et pointant vers le vôtre)

Océane : Il faudra des liens de qualité. Ce n’est pas nouveau, mais c’est encore plus important qu’avant. Je conseille de vérifier qu’il y a une vraie personne derrière le site où sera posé le lien (on peut checker les mentions légales ou les photos). En plus d’un bon TF (trust flow) et DA (domain authority), le site doit aussi avoir du trafic.

Charlotte : Peut-être qu’on peut changer de perspective en matière de création de backlinks. Au lieu de se concentrer uniquement sur l’aspect SEO, c’est intéressant de penser à l’utilisateur final qui interagira avec le lien. Je recommande vraiment de se demander : « Est-ce que ce lien, dans le contexte où il est placé, est pertinent pour l’utilisateur ? Apportera-t-il de la valeur au moment où il le verra, au point de l’inciter à cliquer et visiter mon site ? » 
Encore une fois, cette approche nécessite une compréhension approfondie de votre audience cible et du contexte dans lequel le lien est intégré. Un backlink doit être plus qu’une simple insertion sur une page : ça doit être quelque chose de naturel et logique pour l’utilisateur à découvrir plus de contenu pertinent et de valeur.

Océane : On peut aussi réfléchir à des systèmes pour récolter naturellement des backlinks. Par exemple, j’ai créé un simulateur de SERP sur mon site, et ça augmente les chances qu’on cite cette page dans des articles qui répertorient les meilleurs outils SEO. Ou alors, on peut créer des infographies, et indiquer qu’il faut mentionner le site avec un lien pour l’utiliser dans son propre contenu.

Merci mesdames pour cet échange ultra riche !

Donc pour résumer, on en revient à :

  • oui, lancez votre blog en 2024 pour vous démarquer dans la mer du numérique et des réseaux sociaux
  • on veut de l’hyper personnalisation dans ses contenus, 
  • toujours plus d’humain et de personnalité dans ses articles de blog, 
  • et globalement, toujours se mettre à la place de son utilisateur final pour lui faciliter l’expérience au maximum et qu’il trouve l’information qu’il cherche rapidement.

Pour continuer à discuter avec Charlotte et Océane, et peut-être leur poser d’autres questions, je vous invite à les contacter sur Instagram : 

Charlotte : @le_labo_du_redacteur_web

Océane : @colibri.redac.seo

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